"Faisons un rêve", disait Luther King…. Avec l’accession au pouvoir de Barak Hussein Obama, ce rêve est devenu une réalité, pour les Américains et peut être pour le monde, après le cauchemar de la guerre d’Irak, les effets du slogan du "choc des civilisations" et les culpabilisations de l’autre qui s’en suivirent… Le nouveau Président restitue à l’Amérique son prestige, par un retour à ses normes et à ses valeurs fondatrices. Réconciliant les Etats-Unis avec eux-mêmes, intégrant son patrimoine culturel et moral et le conjuguant avec ses mutations d’avant-garde, il annonce une nouvelle ère, érigeant l’utopie salvatrice en réalité.
Le discours d’investiture du président Obama, une synthèse d’un programme audacieux, car novateur, confirme et précise ses engagements de campagne. Barak Obama regarde le monde autrement, par une relecture et une prise en compte des fondamentaux de l’Amérique :
«Nous savons que le patchwork de notre héritage est une force et non une faiblesse. Nous sommes une nation de chrétiens et musulmans, juifs et hindous et non-croyants. Nous sommes issus de chaque langue et chaque culture venue de chaque coin de cette Terre; et parce que nous avons goûté à l'amertume de la guerre civile et de la ségrégation, et que nous sommes sortis plus forts et plus unis de cette épreuve, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire que les vieilles haines finiront par disparaître; que les frontières tribales seront bientôt dissoutes; qu'à mesure que le monde devient plus petit, notre humanité commune se révélera, et que l'Amérique doit jouer son rôle, en ouvrant la voie à une nouvelle ère de paix».
Revendication du multiculturalisme, magistrale condamnation de l’approche de Hutington et de la guerre contre l’autre, qu’elle a mise à l’ordre du jour. Cette évocation de "notre humanité commune" et cette volonté solennellement affirmée de rappeler " le rôle de l’Amérique ouvrant la voie à une nouvelle ère de paix", prennent toute leur signification dans cette conjoncture de guerres préventives, de démonstrations de forces, d’usage d’armes massives, dans des guerres coloniales bien archaïques :
«Pour ce qui est de notre défense commune, nous refusons de faire un mauvais choix entre notre sécurité et nos idéaux… Ces idéaux éclairent toujours le monde et nous n'y renoncerons pas par opportunisme. Aussi, à tous les autres peuples et gouvernements qui nous regardent aujourd'hui, des plus grandes capitales au petit village où naquit mon père : sachez que l'Amérique est l'amie de chaque nation et de chaque homme, femme et enfant qui aspire à un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts une fois encore à ouvrir le chemin… ».
La puissance au service de la paix … ! Cette offre généreuse à tous les peuples et gouvernements, mérite d’être méditée. Dans cette ère post-guerre froide qui a occulté le tiers-mondisme, le Président Obama rappelle, avec des accents émotionnels et personnels, la nécessaire prise en compte de tous, des "plus grandes capitales au petit village où naquit son père ". Les Etats-Unis qui réhabilitent le monde, qui mettent toutes ses composantes sur le même pied d’égalité, qui ne revendique pas, bien au contraire, des velléités d’hégémonie et de puissance.
Dissipant les malentendus, soucieux de faire échec à tout discours de culpabilisation et/ou d’exclusion, Barak Hussein Obama adresse un message particulier au monde musulman, affirmant la volonté du nouvel Establishment américain de chercher une nouvelle façon d'avancer fondée sur "les intérêt mutuels et le respect mutuel". Elargissant sa réflexion à tous les pays, Il les invite à ne pas "imputer les maux de leur société à l’Occident". Cette référence implicite à la dynamique interne des nations est une condamnation de toutes velléités d’ingérence. Point de leçons à donner, mais une simple invitation aux dirigeants à travers le monde, à la construction, au service de leurs peuples.
Ce discours d’investiture, qui définit une nouvelle approche géopolitique internationale, annonce un vaste programme et suscite de grandes attentes. Prenant le pouvoir dans une conjoncture difficile, Barak Obama sait que d’immenses chantiers l’attendent, qu’il doit agir sur plusieurs fronts : crise économique, chômage, quotidien américain, questions du Moyen Orient et traitement des questions internationales d’actualité, dans le cadre de la redéfinition de la politique étrangère américaine etc. Pourrait-il réussir ce défi, à partir du diagnostic sérieux et pertinent qu’il a présenté, dans son discours d’investiture ?