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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 19:22
          La guerre de Gaza a explicité la démarcation géopolitique, au sein de l’aire arabe. Tout en affirmant leur pleine solidarité avec les populations otages de Gaza, les pays du Moyen Orient ont défini leur positions, selon leurs alliances, faisant valoir ainsi l’existence d’un axe modéré, favorable à l’autorité d’Abou Mazen et un axe de la moumanaa, le processus de non-acceptation, soutenant le mouvement Hamas. Cette obédience a été rejointe récemment par Qatar, soucieux d’exercer un leadership sunnite, concurrent du leadership chïte iranien. Poursuivant son initiative, prise lors du sommet du Koweït, de tenter d’apaiser les tensions entre les axes, de calmer le jeu et transgresser la discorde, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, a organisé, mercredi 12 mars, un mini-sommet à Ryad, avec la participation des présidents égyptien Hosni Moubarak et syrien Bachar al-Assad, ainsi que l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah. Il s’agissait de créer un climat d’entente, avant le sommet arabe de Doha, qui devait se tenir le 30 mars prochain. Selon les traditions diplomatiques arabes, les quatre chefs d’Etat ont affirmé, à la suite de rencontres bi-latérales et des réunions tripartites (Arabie, Egypte et Syrie, à l’aérodrome), et quadripartites, réunissant les quatre chefs d’Etat leur volonté de travailler ensemble pour défendre les intérêts arabes. Mais est-ce à dire que le mini-sommet a réalisé les conditions de l’entente ? Une évaluation de la situation permet cependant d’identifier le schéma où l’on se situe et de formuler quelques remarques :
1- Le choix des participants semble faire valoir l’existence d’Etats - pôles, au sein de l’aire arabe, ou du moins de chefs de files, dominant la carte des alliances géopolitique. Or, le rassemblement officiel arabe a institué la représentation égalitaire.
2 - Le mini-sommet a, en fait, réuni plutôt, à une exception près, des protagonistes que des leaderships. A ce titre, la réunion semble habilitée à étudier les différends, à rapprocher les points de vue et à dissiper les malentendus qu’ils favorisent.
3 - La présence d’acteurs moins concernés par la mésentente, aurait permis de créer des possibilités d’arbitrage. Une participation plus large, incluant nécessairement les Etats du Maghreb, l’aile occultée par le mini-sommet, aurait assuré la création d’un débat prometteur.
4- Dans la mesure où le différend a émergé et s’est développé à l’occasion des implications de la guerre de Gaza et du traitement de la question palestinienne, la présence d’Etats tels la Jordanie, pays de proximité, de la Tunisie qui a accueilli l’OLP et défini une politique modèle de respect de son autonomie de décision et des autres Etats maghrébins qui lui ont assuré un soutien constant, aurait permis de définir le comportement arabe idoine avec les acteurs palestiniens.
 5 - Le mini-sommet a présenté le différend, comme une crise conjoncturelle, un malentendu ponctuel. Ce qui privilégie le traitement des questions subsidiaires, des mouvements de surface et d’occulter la question de fonds, constituée par des conjugaisons subtiles entre des positions idéologiques et des alliances géopolitiques.

 En dépit de ces remarques, le mini-sommet de Ryadh illustre la volonté sinon de transgresser la discorde, du moins de la re-dimensionner et de construire un compromis, au service de l’action solidaire arabe et de la mobilisation, en faveur de la question palestinienne.

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