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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 14:32

L’ONU a été sérieusement mise à l’épreuve, durant ces années, suite au re-équilibrage qui suivit la fin de la guerre froide, assurant l’établissement du pouvoir monopolaire, aux dépens des autres puissances et précipitant le déclin du tiers-mondisme. La gestion unilatérale des affaires du monde limitait les marges de manœuvre de l’ONU et réduisait au silence la conscience de l’humanité. L’appareil dut s’accommoder de cet état de fait, optant pour un "suivisme diplomatique" de l’hégémonie bien établie, en dépit de l’absence de consensus au sein du Conseil de Sécurité.

Est-ce que le nouveau contexte marqué par le ressaisissement de certaines puissances  (l’Italie, l’Espagne et dans une moindre mesure le Royaume Uni), la remise en cause de la politique d’intervention américaine par le parti démocrate américain, la montée des périls sur les scènes irakiennes et palestiniennes et le bruit de bottes en Iran et en Syrie est susceptible de restaurer l’autorité onusienne ? Autrement, les assises de l’ONU seraient des non-événements, au mieux des rencontres mondaines, destinées à occulter les tragédies du monde.

Les discours prononcés, lors de l’ouverture de l’Assemblée Générale, le 25 septembre, attestent que l’espoir est permis, en dépit des nouveaux alignements qui se sont esquissés. Le diagnostic du Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki-moon atteste sa prise de conscience de la gravité des enjeux : "Je m'attends à ce que l'année à venir soit une des plus difficiles de notre histoire, a-t-il dit, lors de l’ouverture de la 62e session de l'Assemblée générale de l'organisation mondiale, mais je suis sûr qu'ensemble nous pouvons en faire une des plus réussies... Nous devons prêter moins d'attention à la rhétorique et plus aux résultats… Nous savons ce qui est nécessaire: la fin de la violence, la fin de l'occupation (israélienne, NDLR), la création d'un Etat palestinien en paix avec lui-même et avec Israël  et une paix régionale complète entre Israël et le monde arabe." Il a, d’autre part, reconnu que le problème irakien est  "le problème pour le monde entier".

 L’apport spécifique du  président français Nicolas Sarkozy, qui s'exprimait lui aussi pour la première fois à la tribune de l'ONU, concernait essentiellement l’intérêt que le nouveau pouvoir français portait aux questions écologiques,  plaidant pour "un New Deal à l'échelle planétaire" en matière d'économie et d'écologie et jugeant que la communauté internationale "n'a plus le temps d'attendre" pour rétablir la paix et la justice dans le monde.

Pour les questions irakiennes et iraniennes, les chefs d’Etat, y compris les Président Bush, Sarkozy et Ahmadi Néjed, qui pont pris la parole durant la journée inaugurale, ne se sont pas démarqués de leurs options déjà connues. Est-ce à dire que l’aggravation de la situation n’a pas encore permis une maturation du débat ? Ce qui nécessite de la part du Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki-moon une réhabilitation des normes et des valeurs onusiennes, afin de réviser les nouveaux termes de références des grands acteurs.

Khalifa Chater

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