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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 09:45

La crise économique détermine désormais le jeu sur la scène internationale. Dans ce contexte, l’économie de marché est mise à rude épreuve. La compétition, sinon l’affrontement des acteurs, est à l’ordre du jour. Ce qui privilégie la carte nationale sur les considérations internationales. Elle relativise  les discours de la solidarité qu’on mettait opportunément en exergue. Le nouveau paradigme underground occidental de l’incitation à la consommation des marchandises nationales - nouvelle version inavouée de la conversion au protectionnisme - semble gérer le monde. Peut-il assurer la croissance et réduire le chômage, d’une économie subissant les aléas de la haute finance ?

L’an 2012, sera marquée par les élections américaines et de la mise à l’épreuve de la gestion du Président Barack Obama. Son élection relevait du miracle, puisqu’elle transgressa l’ordre politique traditionnel. Les espérances et les inquiétudes qu’elle suscita sont désormais dissipées. Le Président Obama dut cependant se rendre à l’évidence et gouverna, selon les normes de l’Establishment. Il accepta de différer l’application de son audacieuse initiative relative au processus de la paix. Mais exception de la question israélo-palestinienne, qui constitue aux Etats-Unis, une affaire intérieure, la politique étrangère suscite, dans cette conjoncture de marasme économique, un désintérêt relatif de l’opinion. L’état de l’économie déterminera les résultats électoraux, éclipsant les questions internationales qui n’affectent pas le statut de l’hyperpuissance. Il fera certainement valoir une stratégie de pause, en attendant la reprise des fonctions du président, l’actuel ou le nouveau, le 20 janvier 2013.

L’Europe traverse une crise existentielle. L’aggravation de la dette, qu’elle ne parvient pas à maîtriser, a mis à rude épreuve la Grèce, l’Irlande et le Portugal. Elle  menace l’Italie, l’Espagne et la Belgique.  Qu’on imagine les conséquences des faillites possibles et de la débâcle générale qui peut s’en suivre. La disparition de l’Euro - décision grave et marche en arrière évidente du processus d’intégration - pourrait être à l’ordre du jour. Cette éventualité annoncerait, au-delà du démantèlement de cet espace monétaire et du groupe de Schengen, l’éventuelle désintégration de l’union Européenne ou du moins son déclin. Le développement, dans cette conjoncture, d’une politique d’ouverture aux pays sud-méditerranéens, ne peut qu’être illusoire. Le discours du partenariat n’étant pas confirmé par le passage aux actes, la stratégie diplomatique ne peut, dans cette conjoncture difficile, dépasser les opérations symboliques et la coopération dans les marges.

D’autre part, l’Occident relève volontiers l’émergence à ses dépens des puissances d’Asie : Japon, Chine, Corée du Sud, etc. En dépit de la différence  de leurs régimes, ces dragons vivent en bonne intelligence. Fait d’exception, la péninsule coréenne subit les séquelles de  la guerre froide, que le régime de Pyongyang réactualise et perpétue. Annoncée comme la fin d’une ère, la mort de Kim Jong-il, le 17 décembre dernier, ne change pas la donne. La succession ne permettra pas le changement du régime. Mais les considérations socio-économiques pourraient l’ébranler.  Il  peut cependant engager, par dépit et désespoir,  un scénario de catastrophe. Il constitue désormais une préoccupation internationale, dans cette aire d’émergence des dragons économiques.

Signe des temps nouveaux, la révolution arabe  a suscité un renversement des normes dans le tiers-mondisme, confirmé par ailleurs par le réveil de  l’Amérique latine. L’habilitation citoyenne a imposé un droit de regard aux décisions des dirigeants et à leurs jeux politiques. Fin de l’ère postcoloniale, les acteurs internationaux ne pouvaient qu’en prendre acte. L’éthique  nationale, la volonté d’indépendance et le respect de la souveraineté sont désormais institués comme exigence politique inébranlable.  L’avenir le confirmera.

Pr. Khalifa Chater

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