A la veille de la définition de la stratégie du Président Obama, pour dynamiser le processus de paix au Moyen-Orient et finaliser la solution préconisée de deux Etats, de «nouveaux jeux de rôles» se manifestent sur la scène politique moyen orientale et internationale. Effets d’annonces, tests, processus d’occultation, volontés de blocage, repositionnement, comment expliquer ces velléités d’intervention d’acteurs soucieux de se manifester dans cette conjoncture ? Grâce à la révision de la politique américaine, annoncée par le Président Obama, la question palestinienne est désormais à l’ordre du jour. Ce fait, qui a comme objectif d’instaurer une ère de paix, au profit de tous les habitants de la région, suscite des inquiétudes et des espoirs. Faut-il s’en étonner ?
Tony Blair, le représentant du Quartet, a affirmé, le 7 mai, à Beitlahm que les négociations du processus de paix doivent concerner l’essentiel, à savoir les questions de Jérusalem, des frontières de l’Etat et des réfugiés qui concernent la situation finale. Fut-elle tardive, cette intervention révèle une volonté de sortie des méandres des institutions conjoncturelles successives (la feuille de route, le Quartet, le processus d’Annapolis), qui permettaient de gérer la question et non de la traiter. Mais nous remarquons que la proposition de Blair de se concerter avec les nouvelles autorités américaines pour mettre sur pied un nouveau mécanisme de paix, était bel et bien, en contradiction avec l’approche globale qu’il vient de faire valoir. Tony Blair a cru devoir anticiper, accompagner ou recadrer les discussions du Président Obama, avec les acteurs de la région. Comment expliquer cette quête d’institutions tactiques, alors que la paix nécessitait tout simplement la mise en œuvre, l’application des discours, à l’appui du diagnostic de consensus de la communauté internationale.
D’auteurs acteurs non identifiés - sans doute, des leaders informels mais importants et qui agissaient dans les coulisses - ont demandé une re-actualisation de l’initiative de paix arabe. Une telle procédure est surprenante, puisqu’on demandait l’adoption de nouvelles concessions, en faveur d’un partenaire qui refusait d’engager jusqu’ici un débat sur la question. Ce stratagème permettait de susciter la division et de remettre en cause une initiative qui a fait l’objet d’un consensus. Réunis au Caire, le 8 mai, les ministres arabes des Affaires étrangères ont pris la décision de ne pas entacher leur plan de paix par de nouvelles concessions.
La tournée du ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman, en Europe occidentale (4- 7mai 2009) constituait un non -événement. Les positions extrémistes qu’il a défendues, remettant en cause le processus de paix, étaient incompatibles avec le discours officiel européen. Fait d’évidence, qu’on ne doit pas perdre de vue, la démarcation entre les positions du triumvirat israélien (le Président Péres, le Premier Ministre Natinyaho et le dirigeant extrémiste Lieberman) relevait plutôt d’un jeu de rôles, annoncé d’ailleurs par la condition lancée comme une pierre dans la mare, de la nécessaire reconnaissance d’Israël, comme « Etat juif ».
Est-ce que la communauté internationale peut se mobiliser pour imposer cette paix, qui assurerait la normalisation des relations entre les acteurs du Moyen-Orient ? Est-ce que le Président Obama sera en mesure de convertir la nouvelle équipe israélienne, en partenaire de la paix ?